à la LEFI
le 18 juin
une imposition équilibrée et durable des propriétaires
qui habitent leur logement
De quoi parle-t-on ?
La loi sur l’estimation fiscale de certains immeubles (LEFI) L 13030 vise à apporter une solution équilibrée à la fiscalité des propriétaires qui habitent leur logement (appartements et villas). Elle ne concerne pas les logements ou les immeubles loués.
Avec la LEFI, un équilibre fiscal est trouvé et pérennisé tout en assurant la conformité au droit fédéral. La loi se compose de deux augmentations et deux diminutions d’impôts :
(Augmentations)
+ 12% de la valeur fiscale du logement des anciens propriétaires pour réduire l’écart de valeur trop important entre anciens et nouveaux propriétaires, en raison de l’évolution des prix avec une réévaluation annuelle de la valeur pour pérenniser le système
+ 2% le taux d’imposition sur les plus-values en cas de revente du logement après 25 ans (contre 0% actuellement) pour se conformer au droit fédéral
(Diminutions)
0,2 ‰ en lieu et place de 1‰ de l’impôt immobilier complémentaire
– 15% du taux de l’impôt sur la fortune
Ces deux diminutions sont indispensables afin d’éviter de mettre en difficultés financières certains propriétaires, notamment les retraités.
Ces mesures débouchent sur une économie d’impôt de 100 millions qui ne péjorent pas les prestations publiques puisque le canton réalise des excédents comptables très importants.
Accepter la LEFI le 18 juin c’est une question de bon sens !
Des chiffres qui interpellent
1.3
717
1.1
«Mettre fin aux inégalités fiscales entre propriétaires»
La LEFI rétablit une égalité de traitement entre propriétaires.
Les écarts qui existent aujourd’hui entre les valeurs fiscales des logements des anciens et des nouveaux propriétaires peuvent être importants.
Deux voisins dans une PPE peuvent avoir des valeurs fiscales différentes selon que l’un est propriétaire de longue date et l’autre propriétaire récent.
En procédant à une hausse des valeurs fiscales des propriétaires de longue date, on réduit de manière significative l’écart possible de charges fiscales entre propriétaires et on rétablit une égalité de traitement.
«Prendre en compte la réalité financière des propriétaires»
Les propriétaires de longue date sont évidemment souvent des propriétaires à la retraite. Ils ne disposent plus de revenus autres que ceux de leur prévoyance.
Le Grand Conseil refuse l’idée que ces propriétaires soient contraints de vendre leur logement pour payer l’impôt sur la fortune qui augmenterait en raison de l’augmentation de la valeur fiscale. Cette augmentation de « richesse » n’est que très théorique et administrative puisqu’elle n’apporte aucune amélioration à la situation financière du propriétaire de son logement.
Au contraire. C’est pour éviter des conséquences pénibles que la LEFI introduit une baisse de l’impôt immobilier complémentaire et une baisse de l’impôt sur la fortune.
«Baisser de 15% le taux d’imposition sur la fortune»
Genève a le taux de l’impôt sur la fortune le plus élevé de Suisse, il avoisine, marginalement 1%. Si l’on y ajoute l’impôt immobilier complémentaire qui surtaxe la fortune immobilière, il dépasse les 1,1%.
Afin de diminuer l’impact des hausses d’impôts prévus dans la LEFI, la baisse de l’impôt immobilier complémentaire de 1‰ à 0,2‰ est utile mais insuffisante. C’est la raison pour laquelle le Grand Conseil a décidé de diminuer de 15% le taux de l’impôt sur la fortune.
«Adopter une solution durable et équilibrée»
Régler durablement la question de la fiscalité des logements des propriétaires est nécessaire.
Il s’agit de donner de la prévisibilité aux contribuables propriétaires qui ne peuvent, décemment, être pris de manière récurrente pour les vaches à lait du canton. Aujourd’hui, ils sont parmi les contribuables les plus taxés de Suisse.
Il s’agit de revenir à un équilibre raisonnable et acceptable pour toutes et tous.
Les énormes excédents comptables de l’Etat de Genève permettent de baisser, un peu, la pression fiscale sans, à aucun moment, péjorer les prestations de l’Etat.
«Assurer une conformité au droit fédéral»
Actuellement, l’impôt sur les bénéfices et gains immobiliers est de 0% si le propriétaire revend son logement après plus de 25 ans.
Porter désormais ce montant à 2% est obligatoire pour se conformer au droit fédéral (LHID).
«Accepter un projet de loi voté à plus de 60% par le Grand Conseil»
Les parlementaires ne s’y trompent pas : par la solution juste et équilibrée qu’il porte, le projet de loi de la LEFI est fondamentalement rassembleur. Il a obtenu près des 2/3 des voix lors du vote au Grand Conseil.
Les Partis suivants ont pris position favorablement à cette loi : les Verts Libéraux, le Centre, le MCG, le PLR, et l’UDC.
Questions / Réponses
Les propriétaires genevois de leur logement sont déjà parmi les plus taxés de Suisse?
C’est vrai
Genève est le canton qui présente, selon les chiffres de la Confédération, l’indice d’exploitation du potentiel fiscal le plus élevé du pays. La fiscalité immobilière y est très lourde avec les impôts sur le revenu et sur la fortune mais aussi les impôts particuliers que sont les droits d’enregistrement, l’impôt immobilier complémentaire et l’impôt sur les bénéfices et gains immobiliers. Ces trois derniers impôts grèvent annuellement les propriétaires de plus de 717 millions.
L’impôt sur la fortune est trop élevé à Genève?
C’est vrai
L’impôt sur la fortune n’existe plus que dans quelques pays. La plupart l’ont aboli. La loi d’harmonisation fiscale (LHID) prescrit une obligation pour les cantons et les communes d’imposer la fortune. Ils décident librement du taux de cette imposition.
Le canton de Genève est le canton Suisse qui a le taux d’imposition le plus élevé du pays puisqu’il avoisine les 1%. Ce qui représente tout de même, 25% en une génération.
Si l’on y ajoute l’impôt immobilier complémentaire, ce taux dépasse pour les personnes physiques les 1,1%.
L’impôt immobilier complémentaire (IIC) s’ajoute à l’impôt sur la fortune?
C’est vrai
Calculé sur la valeur fiscale totale de l’immeuble, sans diminution des dettes, l’IIC taxe la même substance que l’impôt sur la fortune, une seconde fois, et s’ajoute donc à celui-ci lors de la taxation du propriétaire.
Il s’agit d’un impôt cantonal ou communal facultatif, la Confédération ne le prélève pas, tout comme, les cantons de ZH, SZ, GL, ZG, SO, BL et NE ne prélèvent aucun impôt spécifiquement lié à la propriété du logement, sous quelque forme que ce soit.
GE et TG sont les seuls cantons à prélever cet impôt. SG, TI, VS et JU en ont fait un impôt communal obligatoire.
La LEFI rétablit une égalité de traitement entre propriétaires?
C’est vrai
En 2019 la Cour constitutionnelle de la Cour de justice (CCCJ) s’est prononcée sur la compatibilité au droit supérieur de la loi de novembre 2018 qui a haussé de 7% les valeurs fiscales des logements des propriétaires de longue date (plus de 10 ans). A cette occasion, elle a retenu dans son arrêt (ACST/42/2019) que l’égalité de traitement entre propriétaires ne serait rétablie que si une hausse totale de 20% des valeurs fiscales était appliquée, ce qu’elle recommandait au Grand Conseil de faire à travers un texte législatif.
C’est précisément ce qu’a fait le Grand Conseil en adoptant la LEFI et une hausse supplémentaire de 12% (107% x 112% = 120%).
La question de l’égalité de traitement ne devrait être appréhendée que pour comparer des situations comparables. Dans ce contexte, l’on observe que des propriétaires ont acquis leurs logements à des moments bien différents, dans des conditions d’offre et de demande, de prix, de conditions de financement et de taux hypothécaires bien différentes.
Malgré ces différences, il faut admettre que les écarts qui existent aujourd’hui entre les valeurs fiscales des propriétaires de longue date et les propriétaires récents, peuvent être importants. Ainsi, et pour ce qui est le plus facilement comparable quant à la qualité du logement, deux voisins d’une même PPE peuvent avoir des valeurs fiscales différentes selon que l’un est un propriétaire de longue date et l’autre un propriétaire récent.
Ainsi, en pratiquant une hausse des valeurs fiscales des propriétaires de longue date, de 7% en 2019 puis de 12 % en 2023 – si la LEFI est acceptée – l’on réduit de manière significative l’écart possible de charges fiscales entre propriétaires et l’on rétablit une égalité de trainement.
Les logements occupés par leurs propriétaires n’ont pas été réévalués depuis 1964?
C’est faux
Transferts de biens
En premier lieu, les valeurs fiscales évoluent, selon la loi, en fonction des transferts de biens. Ainsi, plus de 2’000 appartements et villas sont vendus chaque année. A ceux-ci s’ajoutent les biens transférés par donation.
La valeur fiscale de tous ces biens est revue, à la hausse, par le fisc, lors des transferts de propriété.
Cette pratique n’est pas adoptée par tous les cantons et de loin. Nombre de cantons appliquent la valeur fiscale de l’ancien propriétaire au nouveau tandis que certains autres font évoluer partiellement la valeur fiscale du logement.
En marge, l’on notera que ces transferts génèrent pour l’Etat de Genève, des centaines de millions de recettes fiscales chaque année au titre de l’impôt sur les bénéfices et gains immobiliers (IBGI) et des droits d’enregistrement (717 millions selon les comptes de l’Etat 2022).
Hausses linéaires des valeurs fiscales
En second lieu, après l’estimation générale de 1964 faite de manière systématique par des experts évaluateurs, l’Etat a choisi de procéder de manière schématique. Il a donc procédé aux réévaluations suivantes :
- 1975 : prorogation de la loi avec réévaluation de 20%
- 1985 : prorogation de la loi avec réévaluation de 20%
- 1995 : prorogation de la loi avec réévaluation de 20%
- 2004 : plusieurs prorogations de la loi sans réévaluation
- 2018 : prorogation de la loi avec réévaluation de 7%
- 2022 : modification de la loi avec réévaluation de 12% – objet du référendum
Il est donc inexact d’indiquer que les logements des propriétaires n’auraient pas été réévalués.
La LEFI serait contraire au droit fédéral?
C’est faux
Les logements des propriétaires font partie des immeubles estimés. Dans ce contexte, une valeur leur est attribuée selon une méthode d’estimation.
Point de vue du Tribunal fédéral et de la Chambre constitutionnelle de la Cour de justice
La Chambre constitutionnelle de la Cour de justice (CCCJ) dans le contexte du recours formé contre la loi qui a décidé, en 2018, d’une réévaluation de 7% des valeurs fiscales, a rendu un arrêt le 20 décembre 2029 (ACST/42/219) dans le cadre duquel elle se prononce sur la question de la conformité au droit supérieur du système d’évaluation genevois à la lumière de la jurisprudence du Tribunal fédéral.
La CCCJ rappelle que le Tribunal fédéral a retenu qu’il n’apparaissait pas que le système prévu par le droit cantonal genevois pour évaluer les immeubles serait contraire aux exigences de la LHID. Elle a précisé que la législation fédérale ne prescrit pas une méthode déterminée d’évaluation. Les cantons disposent, en la matière, d’une marge de manœuvre importante pour élaborer et appliquer leur propre méthode. C’est ce qui a été constaté par le Tribunal fédéral (ATF 131 I 291).
Point de vue de la Conférence suisse des impôts
La Conférence suisse des impôts (CSI) réunit toutes les administrations fiscales cantonales et l’administration fiscale fédérale. Elle se consacre à l’harmonisation des impôts et à l’échange de pratiques.
La CSI relève que la LHID est une loi cadre qui détermine des principes et un périmètre d’action des cantons dans lequel ils établissent des normes cantonales. S’agissant de l’estimation des immeubles, la CSI reconnait une marge de manœuvre relativement importante des cantons qui, ainsi, ont la liberté de mettre en place des méthodes d’évaluation différentes les unes des autres (Information fiscale de la CSI, module F « Problèmes fiscaux – harmonisation – août 2017 »).
Les donations seraient enfin sur pied d’égalité avec les successions?
C’est vrai
Cette loi comble une importante lacune : alors qu’actuellement seule la transmission d’un immeuble par voie successorale ou de liquidation du régime matrimonial permet d’éviter une adaptation de sa valeur fiscale – hormis l’indexation à l’indice des prix genevois à la consommation plafonnée à 1% -, il en ira désormais de même en cas de donation. Cette mesure est importante, la législation actuelle créant, sans raison, un frein important à la transmission du logement aux héritiers.
La valeur fiscale étrangère sera désormais retenue?
C’est vrai
Pour les immeubles à l’étranger, la LEFI sort du système actuel qui prend comme estimation la contrevaleur en francs suisses du bien, convertie au jour historique de son achat, ce qui est généralement très défavorable pour le contribuable. Désormais, le fisc se basera sur la valeur fiscale à l’étranger qui sera convertie en francs suisses au 31 décembre chaque année. Cette méthode s’inscrit dans la logique très généralement retenue de considérer le lieu de situation de l’immeuble comme déterminant.
Une hausse des valeurs fiscales genevoises profiterait aux valaisans?
C’est vrai
En effet, les recettes fiscales supplémentaires induites seraient partiellement redistribuées de Genève vers les autres cantons bénéficiaires de la péréquation financière fédérale. Parmi eux figurent, effectivement, des cantons, comme le Valais qui estiment les biens immobiliers des propriétaires à des valeurs moins élevées que Genève ne le fait.
Ce serait ainsi un comble d’augmenter les valeurs fiscales genevoises de manière plus importante que ne le prévoit la loi 13030 pour « aider » indirectement les contribuables/propriétaires valaisans dont les biens immobiliers sont moins taxés.
Ces éléments résultent de la loi fédérale sur la péréquation financière et la compensation des charges (PFCC) qui fonde la redistribution de recettes fiscales au profit d’autres cantons en fonction du potentiel de ressources fiscales des uns et des autres, soit en fonction de l’assiette des impôts qui, en matière immobilière, est déterminée par les valeurs fiscales.
100 millions d’économie fiscale est parfaitement supportable pour l’Etat de Genève?
C’est vrai
Depuis plusieurs années, les recettes fiscales genevoises ne cessent d’augmenter de manière importante. Malgré les dépenses exceptionnelles liée à la crise du COVID, les excédents comptables se succèdent. Notre canton n’a pas besoin de recettes fiscales supplémentaires.
Notre ministre des finances, Mme Nathalie Fontanet s’est clairement exprimée dans la rubrique « l’invitée » de la Tribune de Genève du 29 mars 2023 : « Genève n’a pas besoin de revenus fiscaux additionnels pour remplir sa mission et ses objectifs. Entre 1990 et 2021, soit une période pendant laquelle la population genevoise a augmenté d’un tiers environ, nos recettes fiscales ont bondi de 147%. N’en déplaise à la gauche, notre fiscalité permet aujourd’hui déjà de répondre efficacement aux besoins de la collectivité et d’assurer le rôle redistributif de l’impôt, en tant qu’outil indispensable pour mener à bien nos objectifs en matière de solidarité. » Rappelons que l’excédent comptable de l’Etat de Genève en 2022 est de 727 millions après affectation de 606 millions à la réserve budgétaire en lien avec la recapitalisation de la CPEG.
Actualités

